Comment j’ai posé mes valises en Écosse

Beaucoup de gens me posent la question : « Mais Gabrielle, comment t’es-tu retrouvée à être wedding planner en Écosse ? » et beaucoup de questions sur l’expatriation, comment le vivre, comment faire les démarches administratives etc… Voici mon histoire et mon expérience sur l’expatriation et la manière dont j’ai fini auto-entrepreneuse à l’étranger en espérant vous aider, vous faire rêver et pourquoi pas, vous inciter à sauter le pas!

Comment je suis tombée amoureuse de ce pays

Tout d’abord, mettons les choses dans leur contexte. Je suis née en Belgique, à Braine-L’alleud d’une famille belge. J’y ai vécu jusqu’à mes 4 ans, âge où mes parents avaient décidé de s’installer dans le sud de la France, à Montpellier, ville où j’ai grandis. Toute mon enfance je ne me suis jamais vraiment sentie chez moi, que ce soit en Belgique, pays si chaleureux soit-il, était une terre inconnue à mes yeux, ou  bien en France, pays auquel je n’ai eu  aucun attachement si ce n’est mes sœurs et parents qui y habitent. J’ai un peu voyagé en Europe, mais c’est à 17 ans, en atterrissant à Édimbourg que j’ai compris que mon avenir n’était nul part ailleurs qu’en Écosse.
La première chose que j’ai vu d’Écosse était le Loch Leven, à Kinross, village où j’étais restée  5 jours.


Je me souviens de ce sentiment en voyant les reflets de ces montagnes se reflétant dans l’eau, ce château au milieu du lac, ce calme, cette énergie et ce sentiment inconnu qui m’envahissait. Ce sentiment, je l’ai compris plus tard, c’était un sentiment d’être chez moi. Home. Pour la toute première fois de ma vie, je ne me sentais pas comme une étrangère, mais comme si je connaissais ces terres, comme si ce pays m’accueillait les bras tendus.

Malheureusement mon séjour était court, seulement 5 jours à explorer quelques endroits du Perthshire, dont Perth, Dunkeld etc… J’ai donc décidé de partir deux mois en Juillet et Août afin d’expérimenter davantage de ce pays qui m’intriguais. Très rapidement ce sentiment est devenu addictif, telle une drogue, je devais constamment avoir un billet d’avion pour l’Écosse afin de me sentir bien.
Durant ces deux mois, je suis restée chez des locaux, j’ai appris de leur culture, de leur façon de vivre, j’essayais avec grande difficulté de comprendre leur accent et dialecte et j’en prenais plein la vue avec ces paysages grandioses et à couper le souffle. C’est au sommet de Kinnoull Hill, à Perth, en contemplant le coucher de soleil à quelques jours de rentrer en France que j’ai dis « c’est décidé, je déménage ici. ».

Oui mais voilà, je n’avais encore seulement que 17 ans, j’étais encore scolarisée au lycée, je n’étais pas majeure et je n’avais aucun diplôme en poche. J’ai pris mon mal en patience, j’ai annoncé mon grand projet à ma famille en rentrant, et ceux-ci ont été très compréhensifs en voyant à quel point mes séjours en Écosse me faisait du bien. J’ai eu de la chance d’avoir une famille très tolérante qui m’a offert pour Noel un nouveau séjour de trois semaines en Écosse où j’ai pu tomber amoureuse des paysages enneigés, bien que les journées étaient très courtes.

Durant cette année, j’ai mis toutes les chances de mon coté afin de me former un avenir dans ce pays, je passais tous mes week-end à apprendre l’anglais, j’ai changé tous mes appareils de français à anglais, je traduisais les musiques, je regardais tous les films et séries en anglais, je lisais des livres en anglais… bref, dès que j’avais l’occasion de parler anglais, je la saisissais! Ce qui m’a même valut un 16/20 au baccalauréat en anglais!

Juillet 2019, ça y est, je suis majeure et les résultats du baccalauréat tombent, je l’ai, je l’ai, je peux partir en Écosse! J’ai acheté mon billet aller simple, j’ai pris mes quelques affaires et le 16 Août 2015, j’embarque dans le vol Béziers-Édimbourg. Ca y est. Je suis officiellement une expatriée.

Comment j’ai commencé ma vie dans un nouveau pays

J’ai eu de la chance de connaitre quelques personnes en Écosse, à Perth, qui m’ont hébergé quelques mois en attendant que je sois bien installée. J’aime beaucoup cette ville, ancienne capitale de l’Écosse, qui n’est ni trop grande, ni trop petite, pas trop touristique, à 10 minutes en voiture de la campagne, 45 minutes de l’aéroport, 1 heure d’Édimbourg et de Glasgow, bref, ce que je recherchais en Écosse, de calme mais pas de l’ennuie.

Je ne vais pas vous mentir, même si l’administration ici est beaucoup plus simple qu’en France « it’s not a piece of cake »!
Tout d’abord avant quoi que ce soit, vous avez besoin d’un « national insurance number » (NIN), ce numéro vous permet de travailler, de voir le médecin, de payer les factures… bref, d’être plus qu’un touriste. Pour obtenir ce numéro vous devez téléphoner au Job Center (équivalent du Pole Emploi) et espérer avoir un rendez-vous rapidement. Il m’a fallut une semaine avant d’avoir une réponse et deux semaines avant un rendez-vous à Édimbourg. Je m’y rends, on me pose quelques questions, on prend mon passeport et on me dit d’attendre 2-4 semaines avant de le recevoir.
Trois semaines plus tard, je reçois mon Saint-Graal, ce numéro qui va m’aider à achever tellement de chose est ici!
Je m’enregistre avec un GP (médecin) conseillé par les personnes chez qui je restais et j’essaye d’ouvrir un compte en banque. Tout expatrié vous le diront: cette étape est la plus dure de toute! Je me suis retrouvée dans ce cercle vicieux où sans compte en banque je ne peux pas payer de factures, mais sans factures (preuve d’adresse) je ne peux pas avoir de compte en banque. Une histoire à s’en arracher les cheveux ! J’avais également vraiment besoin d’un numéro de téléphone britannique pour ma recherche d’emploi, mais sans compte en banque, impossible d’en avoir non plus.
La seule banque qui a bien voulu de mes sous a été HSBC, ceux-ci ont accepté une lettre écrites par les personnes m’hébergeant déclarant sur l’honneur que j’habite bien à une adresse en Écosse.
Je me souviens avoir été agréablement surprise en apprenant que toutes les banques au Royaume-Unis sont gratuites (à moins que vous vouliez un compte premium ou autre), ne cherchez donc pas plus loin que celle qui vous accepte!
Me voilà enfin immigrante légale, possédant un compte bancaire, un numéro de téléphone etc… il ne me manque plus qu’un travail!

Mon but en arrivant en Écosse à 18 ans avec un bac en poche était de trouver un travail me permettant de continuer à apprendre l’anglais. Au lieu de partir 4 ans à l’université pour apprendre l’anglais, j’ai décidé de travailler dans une station essence à Perth pendant un peu plus d’un an. Méthode surprenante mais efficace!
Je ne vous cache pas que ls débuts ont été très compliqué, être seule derrière une caisse et essayer de comprendre des personnes venant de Glasgow ou parlant avec un anglais si différent de celui que j’ai appris a été très dur. J’en pleurais parfois, seule dans le magasin. Mais je n’ai pas baissé les bras, j’ai persévéré et après 1 an,  j’étais parfaitement bilingue. Quelques écossais vous diront même que je prononce certains mots avec un léger accent!

Bon, je ne vais pas passer ma vie à travailler dans une station essence tout de même. Maintenant que mon objectif est atteint, que vais-je faire?
Je me suis posée cette question pendant quelques mois, j’économisais mon salaire pour voyager également. Après un petit tour du monde en voyageant aux États-Unis, Islande, Australie, Vietnam et autres pays, c’est rentrant d’un de ces voyages que j’ai vu un reportage sur des wedding planners. Je me suis toujours promis que je ferai un métier qui rend les gens heureux, étant enfant j’organisais toujours les sorties, anniversaires de mes sœurs, je prenais beaucoup de plaisir à organiser mes voyages à chaque fois que je rentrais et je suis une grande romantique dans l’âme. Je me suis dis que de partager mon amour pour ce pays, mon coté sauvage et naturel, ma force d’être bilingue était la bonne voie. J’ai donc fais une petite formation, j’ai ouvert ce site, et j’étais partie dans cette folle aventure sur un coup de tête.

Comment j’ai lancé mon petit business

En Écosse être auto-entrepreneur n’est pas très compliqué. Il faut se rendre sur le site de HMRC, se déclarer et vous recevrez un UTR que vous devez garder afin de payer vos taxes à la fin de l’année financière – soit en Avril.

Ce qui est compliqué, comme dans n’importe quel pays, c’est d’arriver à en vivre.

J’ai commencé ce travail en Avril 2017, soit il y a un peu plus de 2 ans, et j’arrive à en vivre que depuis quelques mois. J’ai ouvert mon site, j’ai fait imprimer 1000 flyers que j’ai distribué, j’ai dépensé une fortune dans des salons de mariage, j’alimentais mes réseaux sociaux etc… mais rien n’y faisait. Après 6 mois je n’avais toujours aucune demande. Alors que je me disais que ce projet était surement un peu trop fou et que je préparais mes CV pour retrouver un petit travail et décider que faire de ma vie, en l’espace d’une semaine j’ai eu 3 demandes de français voulant se marier en Écosse dont deux qui ont débouché sur un contrat, le mariage d’Inès et Romain et celui de Tiphaine et Jimmy. Je me suis dis que cela devrait être un signe et que ce métier était en fait le bon. Je me suis accrochée à ce sentiment, j’ai organisé ces mariages. Ce n’est qu’après un très bel article d’Inès sur Mariage.net (article ici: https://www.mariages.net/forum/i-am-mrs-m-in-scotland–t354268) que j’ai eu beaucoup plus de demandes.

Mariage d’Inès et Romain – Lady’s Tower 26 Avril 2018 by Karol Makula

Même si j’adore organiser ces mariages et que j’ai de plus en plus de demandes, cela ne me permet pas encore de payer mes factures. Je travaille donc à mi-temps dans un café pendant quelques moi en plus d’organiser les mariages.
Ce n’est qu à partir d’Octobre 2018, soit plus d’un an et demi après avoir commencé, que j’ai pu enfin vivre de mon métier. Entre 2 et 4 mariages par mois durant la saison de mariage Avril – Août cette année et les autres en fin d’année et en 2020, je m’épanouis enfin dans ce projet et ce métier que j’aime tellement et qui m’offre tant.
Chaque mariage, chaque couple, chaque histoire, chaque lieux est si différent les uns des autres, je n’ai jamais un jour, un mariage qui se ressemble. Le plus de sourires je vois sur les visages, le plus je comprends pourquoi je fais ce métier. Vous faire partager ma passion pour ce pays si cher à mon cœur, vous faire découvrir ses endroits cachés, sa culture et partager ce jour si spécial avec vous me remplit de joie jours après jour.

Donc voici ma folle histoire, des coups de tête, des coups de cœur, de l’amour et de la passion m’ont conduit où je suis à présent.
Si vous avez des questions sur certains points, laissez un commentaire, je serai ravie de vous répondre!