Un peu plus de deux semaines que je suis rentrée d’un road trip de 4 jours à l’île de Mull en passant par les Highlands et je ne peux m’empêcher de me retourner tous ces paysages dans ma tête chaque fois avant de m’endormir. J’ai eu l’impression d’être sur une autre planète, dans une Écosse martienne. Il fallait que je vous partage ces 4 jours que j’ai passé avec ma mère et ma petite sœur de 13 ans, venues de Montpellier pour passer quelques jours en Écosse à la découverte de dépaysement, mission plus que réussie!
Perth – Acharacle
Nous sommes parties de Perth vers Fort William, sur la route nous nous sommes arrêtées au bord d’un lac pour pique-niquer sous 25°C. Le soleil et les montagnes se reflétaient dans l’eau, ma famille était déjà conquise, et ce n’était que le début!
Nous sommes allées au musée « Treasure of the Earth », ma mère étant passionnée par la géologie, les cristaux etc… dès que je passais devant, je savais que je devais l’emmener! A peine entrées nous avons été prises d’un fou rire voyant l’étrangeté de ce musée. Des dinosaures se mêlaient au cristaux pendant qu’un pharaon nous guettait de haut, puis la seule personne présente sur place au guichet lorsque nous sommes arrivées s’est retrouvé de l’autre coté du musée, dans la boutique souvenir lorsque nous avons finis. De quoi se sentir dans une sorte d’attraction hantée ou tour de la terreur dans un parc Disneyland!
Nous avons ensuite pris la route vers Glenfinnan, le Loch Shiel et le Glenfinnan Viaduc (vous le connaissez surement sous le nom de « lac/train Harry Potter ». En descendant au lac, nous avons aperçu un petit faon assis sous les ombrages des arbres sur le coté de la route. Ma famille était hystérique, c’est la première fois qu’elles voyaient un animal aussi sauvages en liberté! Nous avons passé vingt minutes juste à le regarder avant de nous diriger vers la colline donnant accès à un point de vue sur le lac et le viaduc. La horde de touriste en plein mois de Juillet et sous la chaleur ne nous a pas donné envie de rester plus longtemps. Le temps d’un cliché et nous redescendons. La chaleur se fait de plus en plus oppressante, nous atteignons les 30°C et je n’ai qu’une seule envie, de me rendre à notre logement afin de se baigner dans la mer à proximité!
Nous reprenons la route vers l’Ouest, direction Tioram Castle. C’est un des lieux que je propose pour les elopement et j’avais hâte de le voir en vrai. Nous sommes subjuguées par la beauté des paysages que nous traversons, la couleur de l’eau, les montagnes qui se dressent en fond et le silence. Nous décidons de nous arrêter sur le bord de la route et découvrons avec surprise des milliers de méduses sur le rivage! Ce sont souvent ces lieux méconnus et déserts qui nous réservent le plus de surprise.
Arrivant non loin du Castle Tioram, mon GPS me dit de tourner à gauche alors que les panneaux m’indiquent un logo de château à droite. Je décide de me fier à mon fidèle Waze qui m’accompagne durant tous mes road trips en Écosse. Je prends un mauvais tournant et voilà que je me retrouve dans un cul de sac. N’ayant plus de réseaux je décide de vouloir continuer ma route. Mais voilà que j’aperçois un voyant s’allumer sur mon tableau de bord que je ne connais pas. Je commence à chercher dans le livre, je ne suis décidément pas douée en mécanique, je n’ai aucune idée de si cela est grave ou non. Sans réseaux, sans possibilité de demander de l’aide à des proches et dans un petit village dont je ne connais pas le nom, je décide de chercher de l’aide. Je tombe sur un petit magasin qui désert toute la région. Sans trop espoir je demande où est le garage le plus proche, m’imaginant déjà devoir retourner à Fort William et devoir prendre un logement là-bas. Chance inouïe, il y avait un garage juste derrière le magasin! Il était déjà 17h, mais encore une fois, oh chance, ils fermaient dans une heure! Le gentil garagiste me dit d’aller boire un café et de revenir vingt minutes plus tard. Je cherche la route à prendre ensuite, le caissier du magasin de la communauté m’explique gentiment; ce qu’il y a de bien dans ce genre de lieu c’est qu’il n’y a qu’une seule route, donc très peu de chance de se tromper!
20 minutes sont écoulées, je retourne voir le garagiste, mon compte en banque en tremble déjà d’avance. Il me tend mes clefs et me dit que c’est simplement l’ordinateur qui a déclenché la lumière! Nous sommes très heureuse mais aussi très fatiguées entre la route, le stress et la chaleur. Nous décidons de nous rendre directement au logement en se fiant aux directions du caissier.
Nous sillonnons des routes sublimes, aux bords de falaise, voyant des vaches au bord de la plage, des moutons et leurs petits se baladant partout et des montagnes à n’en plus finir. Nous trouvons enfin notre logement au milieu de nul part, dans une région isolée, habitat de plus de moutons que d’êtres humains.
Nous prenons nos maillots, quelques jeux et direction la plage pour nous rafraîchir! Brrrrr, d’accord, l’eau est peut-être un peu trop froide, mais elle est transparente, nous pouvons entendre des moutons au loin et des vallées sur l’horizon, une parfaite bouffée d’oxygène!
Acharacle – Ardtun, île de Mull
4h30 du matin. Scratch scratch. Pourquoi mon bras me gratte autant? J’entends ma petite sœur à coté de moi se gratter constamment également. Le soleil est déjà levé, c’est l’été. Puis ma sœur crie « URGENCE URGENCE!!! », je me lève en sursaut et le temps que mes yeux s’habituent au soleil je vois plein de petits insectes sur elle. Ma mère en aperçoit sur elle également en commençant à paniquer. Aaaaah les midges, quel beau réveil vous nous avez donné! Je les rassure leur expliquant que ces petites bêtes sont des sortes de petits moustiques des highlands qui apparaissent lorsque le temps se fait moite. Dormir la fenêtre ouverte est une très mauvaise idée dans cette région, je ne referai pas l’erreur deux fois, mes bras m’en grattent encore!
Nous nous jetons sous la douche, fermons les fenêtres et essayons de les tuer munies de serviette de bain! Heureusement que j’avais prévu du répulsif à insecte, nous voici dehors à 5h du matin à tourner sur nous même pendant que nous nous faisons asperger de bombe anti-midges. Après ce réveil en fanfare, impossible de se rendormir, nous décidons donc de prendre le ferry vers l’île de Mull plus tôt. Direction Kilchoan pour prendre un petit ferry de 35 minutes vers Tobermory, la plus grande ville de l’île.
Depuis le ferry je reconnais ses maisons colorées, nous voyons les reliefs sur toute l’île derrière ce brouillard mystique. Puis en regardant l’eau, près de la côte, nous voyons des formes noires bouger. Nous regardons de plus belle et voilà deux dauphins nageant côte à côte qui passent juste à coté du ferry, l’animal fétiche de ma mère! Nous n’avions toujours pas mis un pied sur cette île qu’elle nous en met déjà plein les yeux.
Nous déambulons les ruelles du village et leurs vitrines toutes aussi jolies les unes que les autres puis partons vers notre premier arrêt, le Château de Glengorm et leur Standing Stone. En marchant nous pouvons apercevoir des voiliers au loin qui semblent voler sur les nuages du brouillard. Nous avons l’impression d’être à Neverland, chez Peter Pan. Pour renforcer cette atmosphère, nous voyons au loin les 3 pierres se dresser devant nous, à quelques mètres de Highland Cows. Je ne me lasse jamais de découvrir de nouvelles standing stones, toutes aussi mystérieuses les unes que les autres. Ma mère est tellement fascinée qu’il est presque impossible de la décoller de ces pierres.
Nous partons vers Calgary Beach. La route est remplie de fougères et ne cessent de monter, nous offrant de magnifiques panoramas. Les routes ne sont pas faciles, elles sont à une voie et une peur me prend à chaque fois que je prends un tournant. Heureusement, les locaux y sont habitués, les touristes n’y sont pas nombreux et roulent assez doucement. Après 45 minutes de route, une plage turquoise se dresse devant nous avec deux grandes falaises plongeant dans l’eau sur les cotés. Je ne savais plus si j’étais en Écosse ou bien en Thaïlande ou encore à Hawaii.
Nous continuons la route en longeant ces falaises. Je rêvasse à imaginer une cérémonie humaniste aux bords de ces falaises et pense tout de suite à ajouter plus de lieux sur cette île dans ma liste. Nous arrivons aux Eas Fors, cascade que j’ai découverte lorsque je cherchais des lieux de mariage. Plusieurs niveaux offrent différentes cascades dont une grande qui se jette dans la mer transparente et en voyant au loin l’île d’Ulva.
Nous descendons toujours la côte Ouest de l’île en traversant de petits villages, passant des lacs, la mer, les falaises, nous faisons beaucoup d’arrêts. Puis voilà une vache au milieu de la route. Je passe et me voilà nez à nez avec un troupeau de 6 vaches et leur bébé qui avancent sur la route. Impossible de passer à coté d’eux, j’avance alors tout doucement derrière elles. Je rencontre d’autres voitures venant de l’autre sens et nous rigolons ensemble de la situation « Alors, c’est l’heure de pointe! ». Nous nous armons de patiente et de vigilance; après 10 minutes de route à 5mph, les vaches se décalent enfin sur le coté et nous sommes libres de rouler de nouveau!
A la recherche d’une yourte que nous avons loué pour deux nuits, nous la trouvons, en haut d’une colline donnant sur la mer et l’île de Tiree et Coll. Nous restions au plus près de la nature, le propriétaire m’explique que son mariage a eu lieu sur cette même colline l’année dernière, il nous offre des œufs de ses poules, me parle de la communauté sur cette île. Les personnes qui prennent la décision de venir vivre dans ces endroits éloignés me passionnent toujours.
Ile d’Iona et de Staffa
Nous prenons la route juste 20 minutes vers Fionnphort, un petit village juste en face de l’île d’Iona. Cette île est très connue pour ses plages à sable blanc et bleu turquoise et pour ses faits historiques; c’est de cette île que le christianisme a commencé en Europe.
Nous avions un Tour en bateau de réservé à 13h45 d’Iona, nous décidons de nous y balader le matin et d’explorer cette île de 200 personnes. Nous avons été étonnées d’y voir une école, une caserne de pompiers. Les enfants prennent leur vélo et sautent dans le ferry de 10 minutes pour aller voir leurs amis sur Mull ou bien sortir un peu de cette petite île. Nous sommes presque surpris de rencontrer des voitures sur les routes. Les vieilles pierres remplies d’histoire nous font presque oublier le temps.
Nous nous rendons sur l’une des plages afin d’apprécier ses couleurs, mais le vent souffle de plus en plus fort. Les conditions météorologiques sont déplorables et le staff sur le bateau nous préviennent que celui-ci tanguera beaucoup et que nous ne sommes pas obligés d’y monter si nous pensons être malade. Décidées à explorer cette île, nous prenons le risque d’être malades.
Le bateau tangue beaucoup, les vagues sont très hautes, nous empêchant d’apercevoir des baleines, requins, dauphins ou encore phoques. Mais 45 minutes plus tard, voilà l’île de Staffa qui se dresse devant nous. Cette île formée de cendre volcaniques et de mouvements de vagues a un coté mystérieux. Nous arrivons et montons des escaliers. Les côtes sont toutes différentes les unes des autres, on dirait que les vagues ont été prises au piège et y ont formé ces drôles de formes géométriques, comme si le temps s’était arrêté.
Ce voyage est loin d’être terminé, nous marchons vers la côte Est de l’île et nous nous asseyons vers l’eau. Des centaines de macareux sont sur l’eau et volent en face de nous! Après une dizaine de minutes, l’un d’entre eux se décide à se poser juste à nos pieds. Juste ce moment valait toutes les heures en bateau au monde!
Cette rencontre était tout simplement magique. Mais nous devions retourner au bateau. Le chemin du retour a été beaucoup plus dur. J’avais l’impression que les vagues allaient nous engloutir, les vagues tombaient sur le bateau telles des massues. La première vague m’ayant déjà totalement trempée malgré le ciré jaune fluo, il n’y avait pas de raison de rester au sec. Je me prenais donc vague après vague, le sel me brûlait les yeux. Lorsque nous sommes arrivés sur la côte, les personnes se baladant nous regardaient, interrogés par ce qui avait bien pu se passer pour que nous soyons trempées jusqu’aux os. Heureusement j’avais quelques serviettes dans la voiture, nous rentrons vite nous réchauffer devant le feu de la yourte. Malgré ces désagréments, je ne regrette absolument rien et je vous recommande vivement ce tour, en espérant que vous ayez plus de chance que moi pour la météo!
Ardtun, île de Mull – Perth
Voilà, c’est le dernier jour, nous faisons nos valises et nous disons au revoir à cette yourte qui a bien résisté à la météo peu clémente que nous avons eu. Nous partons direction Craignure pour prendre un ferry vers Oban, nous avons traversé un Glen remplit de cascade qui s’écoulaient toutes à des niveaux différent, il y avait tellement à voir que je me mettais sur les Passing places bien heureuse de pouvoir m’arrêter tous les 100 mètres pour observer ces paysages du bout du monde. Nous ne parlions même pas tellement ces paysages nous éblouissaient, nous ne nous attendions pas à un tel spectacle. Heureuse d’être encore surprise par cette île mais triste de la quitter, nous arrivons à Craignure.
Le ferry est le plus grand que nous ayons pris. C’était une réelle balade, nous avons pu apercevoir le château de Duart, un phare et l’île de Tismore avant d’apercevoir la côte d’Oban.
Ca y est, nous sommes de retour dans la métropole, quel choc après 3 jours passé sur une île sans réseaux! Conduire de nouveaux sur des routes à double voix et avec des voitures derrière et devant moi était presque devenu un challenge! Nous gravitons les petites ruelles amenant à la McCaig’s tower afin d’observer Mull de loin pour une dernière fois et profiter d’un panorama de la ville.
Nous reprenons la route vers Perth en s’arrêtant à Kilchurn Castle au Loch Awe. C’est la première fois que je rentre dans le château même. Des Highlands Cow nous accueillent et nous marchons 5 minutes avant de rentrer dans le château en ruine. Des grands murs avec beaucoup de fenêtres se dressaient devant nous, nous parcourons les différentes petites pièces et tours en observant les montagnes vertes derrière nous. Il est dur de réaliser que ce beau voyage touche à sa fin.
Nous repartons en longeant le Loch Earn et en passant Comrie Croft avec une petite pensée pour Tiphaine et Jimmy qui s’y sont mariés en Octobre l’année dernière et Crieff Hydro où Mary et Elisabeth se diront oui l’année prochaine.
Nous voilà rentrées à Perth, des souvenirs plein la tête et fière de mon pays qui me surprend et me remplit d’émotion toujours même après quatre années de vie ici. C’est sûr que ce pays et ses îles sont un monde à part.